Quelques rencontres Dans mon micro : Mademoiselle K, Antoine de Maximy, Thomas Kahn, Jeanne Cherhal, DJ Zebra, Julien Granel, Eric Bibb, Cyril Atef...

Dans mon micro les artistes partent en live avec Julien Granel

Quel est le secret des artistes pour transformer leurs rêves d'enfance en réalité ?

Dans cet épisode captivant du podcast "Dans mon micro", je vous invite à explorer les rêves d'enfance qui façonnent la carrière des artistes d'aujourd'hui. À travers une conversation inspirante avec Julien Granel, l'épisode interroge comment les désirs enfantins de faire de la musique peuvent devenir une réalité vibrante et colorée. L'émission promet de plonger dans un univers où la musique se mêle à la joie et à la créativité, offrant aux auditeurs un moment d'évasion et de réflexion.

Julien Granel : un artiste multicolore et énergique

Julien Granel, l'invité de cet épisode, est un auteur-compositeur interprète reconnu pour son style électro-pop funk et festif. Passé par le conservatoire classique, il a su se réinventer en explorant des sonorités électroniques influencées par des artistes comme Daft Punk. Son album "Cooleur", sorti en 2022, est le reflet de son univers musical joyeux et sincère. En tournée à travers le monde, Julien partage son énergie contagieuse sur scène, captivant le public par sa présence et sa musique vibrante.

L'album "Cooleur" : une célébration de la vie et des rêves

L'épisode se concentre sur l'album "Cooleur" de Julien Granel, une œuvre qui célèbre la joie et les rêves d'enfance. À travers des morceaux remplis d'énergie positive, Julien explore des thèmes de liberté, de créativité et d'émerveillement. L'album, conçu pendant une période de confinement, se veut être une antidote à la morosité ambiante, offrant aux auditeurs une échappatoire colorée et festive. Les discussions abordent également la manière dont Julien puise son inspiration dans ses expériences personnelles, ses influences musicales et sa volonté de transmettre du bonheur à travers sa musique.

Transcription de l'épisode

Dans mon micro les artistes partent en live avec Julien Granel

0 : 0 : 10 -Pascal - Bonjour, je suis Pascal et vous écoutez le podcast dans mon micro, le podcast qui part en live, le podcast consacré à tous les artistes et à leurs rêves, ces rêves qui ont construit les artistes qu'ils sont devenus aujourd'hui. Pour cet épisode, je vous propose d'embarquer pour un voyage musical multicolore avec mon invité du jour, Julien Granel, auteur, compositeur, interprète, propulseur d'énergie, faiseur de couleurs et de bonheurs musicaux. Passé par les bancs du conservateur classique où il étudiera la musique sous tous les angles, c'est dans la musique électro qu'il nous livrera ses premières partitions, ses premières inspirations, déposant jour après jour son empreinte, lui permettant de faire sa place, de se faire un nom dans l'histoire de la musique. Son album Couleur, sorti en juin 2022, est un album électro-pop cool, funk, disco, joyeux, festif, sincère et sensible, à l'image de cet artiste haut en couleur qui prend toute sa dimension sur scène. Pendant quelques minutes, nous allons mettre de la couleur dans vos vies grâce à Julien Granel. Nous allons découvrir les secrets de cet album couleur. Nous évoquerons aussi cette tournée marathon qu'il a entamée à travers la France, la Belgique, le Canada et qui est passée par le festival Voix de Fête à Genève. Alors Julien, bonjour, bienvenue et merci de passer nous voir dans mon micro, le podcast qui part en live.

0 : 1 : 17 - Julien Granel - Bonjour, merci beaucoup pour cette invitation, ça fait plaisir.

0 : 1 : 21 -Pascal  - - Pour commencer cette interview, j'ai pris l'habitude de demander à mes invités de me parler de leurs rêves d'enfants et ça tombe plutôt bien puisque dans la chanson Couleurs, tu dis je vois la vie en couleurs, maintenant que je n'ai plus peur du vide, je vais couler dans mes premiers rêves d'enfants. Alors à quoi ils ressemblaient ces premiers rêves d'enfants ?

0 : 1 : 34 - Julien Granel - - Les premiers rêves d'enfant que j'avais, ça a été d'abord de faire de la musique. J'ai un souvenir très précis du premier jour où j'ai entendu quelqu'un jouer du piano, où j'ai vu quelqu'un mettre ses mains sur un piano et faire de la musique. Et c'est instantanément devenu mon plus grand rêve de juste savoir faire la même chose. Et petit à petit, mon rêve s'est un peu ouvert et puis je me suis dit que j'allais vouloir faire de la musique toute ma vie, que j'avais envie que ce soit mon métier, de faire des tournées surtout. Très vite, très jeune, j'allais voir des concerts, des festivals et ça me faisait rêver. Et je m'imaginais un jour être à la place des artistes sur scène. Donc je crois que ça a été ça mon rêve d'être une pop star.

0 : 2 : 14 - Pascal - - Et avais-tu imaginé un jour être là où tu es aujourd'hui ?

0 : 2 : 17 -Julien Granel - - Quand j'étais plus jeune je m'étais toujours imaginé justement le faire en étant plus grand et après petit à petit quand on grandit forcément on se rend compte un peu de la difficulté que ça peut être de vivre de sa musique d'être un jeune artiste c'est un peu un parcours du combattant c'est une grande aventure mais en fait assez vite j'ai eu la chance de pouvoir vivre de ma musique et donc que ça devienne automatiquement mon métier et là j'ai vraiment l'impression justement de vivre Ce rêve-là, quand je vois que je suis en tournée en France, en Belgique, en Suisse, au Canada, qu'il y a des gens qui viennent voir mes concerts, je le regarde vraiment à travers mes yeux d'enfant et je garde cet émerveillement-là.

0 : 2 : 54 -Pascal  - - J'en parlais dans l'introduction, tu es passé par le conservatoire classique pour apprendre la musique, mais par la suite, quelles ont été tes influences musicales qui t'ont permis de te construire cette identité musicale ?

0 : 3 : 3 -Julien Granel - - Alors j'ai commencé comme tu disais par le piano classique au conservatoire parce que c'était la seule manière d'apprendre à jouer du piano là où j'habitais c'était vraiment de faire le conservatoire et très vite je me suis rendu compte qu'un piano c'était aussi un synthétiseur et j'ai commencé à fouiller dans les programmes du petit synthé que j'avais parce que j'avais pas encore un vrai piano chez moi Et en fait j'ai commencé à trouver des sons plus électroniques et puis qui me rappelaient des morceaux que je découvrais, que j'adorais. Moi j'étais très influencé par l'album Discovery des Daft Punk ou par les premières sorties du label Ed Banger qui était au moment où j'avais une dizaine d'années. Les compilations de ce label ça m'a vraiment retourné niveau production et tout. et ça m'a beaucoup inspiré donc je pense que c'est le moment où j'ai commencé à essayer de refaire des prods que j'aimais bien pour un peu les déconstruire et comprendre comment ça fonctionnait.

0 : 3 : 51 -Pascal - - Julien, je voudrais à présent qu'on évoque la pochette de cet album couleur où on te voit représenté en super-héros multicolores. Alors quelle histoire nous raconte ce super-héros à travers cet album ?

0 : 4 : 2 -Julien Granel - - C'était pour moi une manière assez fun d'imager un peu le propos de l'album et aussi une manière un peu qui intégrait de la dérision parce que c'est vrai que je suis là à me représenter comme si je volais un super héros un peu ridicule au milieu d'une pochette donc j'aimais bien le côté fun et puis surtout c'était le message de l'album de suivre ses rêves d'enfant et de devenir en tout cas d'essayer de devenir le super héros qu'on voulait être quand on était plus jeune ou alors devenir un super-héros qu'on n'avait pas prévu d'être en tous les cas suivre ses intuitions, ses rêves et puis ça s'est transformé comme cette pochette d'un super-héros multicolore sur un fond noir justement qui était assez violent, impactant et d'avoir un peu cet éclat de lumière et de couleurs au milieu du vide et justement il y a un morceau qui s'appelle Multicolore Jam avec Jean-Charles de Castelbajac où il termine le morceau en disant, il parle de moi, il dit t'es un peu un brise-glace au cœur du noir. Et c'est marrant parce qu'on avait déjà fait cette pochette qu'il n'avait pas encore vue et ça résume assez bien la pochette au final.

0 : 5 : 3 - Pascal - - Quels sont ses super pouvoirs à ce super héros et de quoi il peut finalement nous délivrer ou nous sauver ?

0 : 5 : 9 - Julien Granel - - Moi, je pense que c'est un super héros qui est là pour nous délivrer de l'amorosité ambiante et surtout de tout le stress et toute l'angoisse qu'il y a. On vit des moments tous un peu difficiles dans l'actualité, dans la pression de la vie, le coût de la vie. Il y a beaucoup de choses qui pèdent sur les épaules des gens. Et je pense que c'est justement un bon moment pour écouter ce disque, un disque de vie, de joie, de fête. Donc je pense que le super-pouvoir du super-héros ce serait de rendre les gens heureux et de retourner des festivals aussi, on va pas se mentir.

0 : 5 : 42 - Pascal - - De rendre les gens heureux c'est aussi le super-pouvoir de ta musique finalement ?

0 : 5 : 46 -Julien Granel - - J'espère en tout cas, c'est le retour le plus fréquent que j'ai et qui ne cesse de me toucher. A chaque fois ça me fait quelque chose parce qu'à la fin des concerts je parle avec les gens et les gens me disent souvent tel morceau m'a aidé dans telle période, ce concert m'a aidé parce que ma semaine c'était un crash et que là ça va mieux. des gens qui me disent qu'ils écoutent ma musique le matin pour commencer leur journée. J'ai eu la chance d'aller aussi jouer, faire des concerts pour des enfants dans un hôpital, qu'ils écoutaient pour se donner de la force. C'est vraiment des... En fait j'adore parce que ça me fait rencontrer des gens et ça me fait un peu partager leur histoire et ça donne des moments toujours très touchants.

0 : 6 : 28 -Pascal  - - T'as un rôle au-delà d'être un musicien finalement, t'es là pour apporter en plus du bonheur aux gens.

0 : 6 : 34 - Julien Granel - - Disons que comme je disais, dans un moment, il y a un peu tout qui se casse la figure. On peut se demander un peu notre légitimité à faire de la musique. Moi, j'ai souvent cette sensation d'être un peu hors sujet dans la vie quand on peut voir, je sais pas, j'ai l'impression que je suis dix fois moins utile quand même qu'une infirmière ou un infirmier, qu'un docteur, qu'un pompier. Et finalement, quand on a ce genre de retour, ça redonne un peu de sens à tout ça. On se dit que c'est un peu au-delà du divertissement ou de l'art. Parce que la musique, c'est toujours pour moi un peu... On est sur une fine ligne entre les deux. Je pense que ça va un peu au-delà, à partir du moment où ça fait du bien aux gens. Donc pour moi, ça redonne un peu de sens à tout cet art.

0 : 7 : 17 - Pascal - - Alors on va évoquer la naissance de cet album Couleur. Quel était le point de départ ?

0 : 7 : 22 -Julien Granel - - Le point de départ, ça a été moi-même dans une maison avec des amis à moi. C'était pendant la période du confinement, donc tout le monde était totalement enfermé, le monde s'arrêtait. Et je crois que plus que jamais, j'ai eu un besoin d'exprimer une explosion de joie et de fête et d'extérioriser un peu. C'était un peu catalysateur pour moi. Finalement, c'était un moment qui était très sombre. Moi, je me retrouve avec ma première tournée des festivals qui était annulée du jour au lendemain, comme tous les autres artistes et encore. j'ai de la chance parce que c'est juste une tournée des festivals annulés, j'ai pas une entreprise qui a coulé comme des gens qui venaient de lancer leur commerce, etc. Mais du coup, il y a quand même un truc où on se bat pendant des années pour arriver à un point où d'un coup on nous l'enlève parce qu'il y a une situation qui est catastrophique au niveau mondial. Et cet arrêt du monde, il m'a donné un besoin d'extérioriser, un peu de lutter contre ça. Et du coup, ça a été le point de départ.

0 : 8 : 16 - Pascal - - Parle-nous de ta manière de composer, comment tu crées une chanson, ça passe par quelles étapes ?

0 : 8 : 21 - Julien Granel - - En tout cas pour ce disque ça a toujours été de l'amusement. Ça a été de commencer avec des boucles de batterie, de clavier. Je pars toujours du groove parce que moi la musique que j'aime souvent elle groove. C'est pour ça qu'il y a beaucoup d'influence disco et de funk, c'est que je pars de ces grooves là, ça fait des boucles. Petit à petit j'essaie de creuser pour que ça m'amène à des émotions. Et finalement ça finit toujours avec moi complètement seul à danser dans mon petit studio, dans ma maison quoi, dans ma chambre, enfin ma maison, mon appartement, je me calme. Pas du tout ma maison du coup. Mais ça finit juste avec moi en train de danser dans mon appart et d'être heureux et finalement je pense qu'après ça se ressent. mais c'est juste ça et puis après bien sûr j'essaie de plus en plus de me livrer sans filtre et pour le coup ça donne quelque chose de au plus sincère possible, où il n'y a pas de calcul c'est juste du groove, de l'amusement et de la musique.

0 : 9 : 18 - Pascal - - Alors Couleur c'est un album un peu plus acoustique que les précédents projets, on y entend des cuivres, des cordes, qu'est-ce qui t'a motivé dans cette évolution de la manière de concevoir ta production musicale ?

0 : 9 : 28 - Julien Granel - - J'avais envie justement dans cette démarche d'être direct, un peu brut et sincère, j'avais envie d'avoir un son très organique parce que pour moi ça allait avec ce propos là et puis surtout je trouvais que ça ajoutait une chaleur au son et c'était passionnant à travailler, d'enregistrer des cordes, d'avoir des violons qui jouent les morceaux, c'était des moments magiques, des cuivres comme une fanfare qui débarque au milieu des des morceaux et pour moi ça revenait à quelque chose d'entre guillemets de vraie musique finalement où on laissait tomber même toutes les sonorités électroniques c'est vraiment des vieux synthés analogiques des années 70 quoi donc en fait j'ai fait un album comme si j'étais dans les années 70 mais finalement on l'a juste mixé au goût du jour mais mais j'aimais bien ce truc je trouve que ça rendait un peu tout intemporel et ça me plaisait pas mal Alors cet album.

0 : 10 : 18 -Pascal - - C'Est une claque à l'amorosité, à la mélancolie et la tristesse. A travers ta musique, la joie, le bonheur, la sensibilité et l'énergie positive se mélangent pour ne faire qu'un. Quel est ton secret pour réussir ce beau mélange ?

0 : 10 : 29 - Julien Granel- - C'est marrant parce que je trouve que c'est souvent beaucoup plus compliqué de faire de la musique joyeuse plutôt que de la musique triste. Je m'explique. C'est-à-dire que souvent, on remarque qu'un compositeur va un peu plus facilement faire de la musique triste en mettant des sonorités mineures. Après, ce qui est compliqué, c'est de ne pas tomber dans le pathos quand on fait ça mais je trouve que la musique joyeuse, il y a un peu une ligne à trouver, il y a un peu une limite, ça peut paraître parfois un peu niais et du coup je crois que c'est dur d'avoir un beau morceau joyeux qui célèbre la vie, la couleur et la fête sans tomber dans quelque chose de trop niais et en y ajoutant de l'émotion. Et du coup, moi je passe mon temps à essayer de chercher cette limite-là, de jouer un peu avec, d'aller insérer des émotions fortes dans des morceaux très joyeux, mais d'essayer d'avoir quelque chose de très vivant et qu'on sente un peu que le... Pour moi le morceau, il faut qu'on ait l'impression qu'il vive tout seul. Sur le disque, il y a un morceau qui s'appelle « Vers le soleil » où à la fin, vraiment il y a une fanfare qui débarque. C'est un peu comme si on perdait le contrôle du morceau, il y a tout qui se mélange, il y a un orchestre de cordes qui arrive. et c'est un peu une explosion de musique et quand je le joue en concert justement j'ai cette impression là que le morceau file tout seul sans moi et que je perds le contrôle et je pense que c'est ça que j'essaie de faire dans chaque morceau de les rendre vivants finalement.

0 : 11 : 54 -Pascal - Alors tu parlais de Jean-Charles de Castelbajac qu'on a entendu sur cet album qui raconte avec poésie sa rencontre avec la couleur il nous raconte que quand il était petit il avait kidnappé l'arc-en-ciel pour les jours de pluie Cette image de guerrier de la couleur, elle t'évoque quel sentiment ?

0 : 12 : 12 - Julien Granel - - En tout cas c'était un sentiment de fierté le jour où Jean-Charles de Castelbajac m'a dit ça parce que j'ai un profond respect pour toute sa vie, toute son oeuvre. Je trouve que lui a été un vrai guerrier de la couleur dans le sens où il a toujours fait des choses très tranchées et en vérité Jean-Charles de Castelbajac c'est un vrai punk dans l'âme. Et faut pas oublier qu'il a quand même réussi à habiller le pape avec une tunique arc-en-ciel. Donc ça avait fait débat à cette époque où ça avait été fait parce que l'arc-en-ciel représentait l'ouverture d'esprit et la communauté LGBT surtout. donc ça a été genre un vrai cataclysme dans la mode et dans la religion et c'est pour ça que j'adore Jean-Charles de Castelbajac c'est qu'il va toujours mettre la couleur au service d'un message et garder cette âme à la fois d'enfant et de punk finalement donc en fait quand c'est Jean-Charles de Castelbajac qui me dit que je suis un guerrier de la couleur ça ne peut que me toucher parce que pour moi c'est aussi ça c'est un peu un combat le fait de mettre des couleurs sur moi c'est un message de liberté d'ouverture d'esprit Et je pense qu'on se bat tous un peu dans la vie contre les choses qui nous ont marqué étant plus jeunes, notre période de l'école et tout. Et moi je pense qu'il m'a le plus marqué négativement, ça a été le manque d'ouverture d'esprit autour de moi. Et du coup j'ai l'impression que je me bats un peu contre ça. C'est plus large que de juste mettre de la couleur. Sur toutes les questions de la vie, je pense que l'ouverture d'esprit et la diversité, c'est ça qui fait la beauté de ce qu'on vit sur cette terre.

0 : 13 : 45 - Pascal - - Est-ce que finalement le fait de voir la vie en couleur comme tu le fais, c'est quelque chose qui te rassure ?

0 : 13 : 49 -Julien Granel - - Oui complètement, c'est un vrai cocon, c'est un vrai bouclier. Souvent on me demande comment je fais pour sortir habillé comme ça dans la rue. J'ai des amis qui disent moi j'oserais pas le faire et je dis mais si tu le faisais... Bon après on n'est pas obligé pour se sentir bien de mettre de la couleur partout sur soi mais je pense qu'à partir du moment où on se sent bien avec soi-même C'est finalement assez simple d'affronter le regard des autres et le regard des autres se modifie aussi parce que quand on a confiance en soi et en ce qu'on représente, on n'est plus à même de recevoir la critique parce que finalement il nous glisse un peu plus simplement dessus.

0 : 14 : 22 -Pascal - - Dans la chanson Couleur, tu racontes qu'en voyant la vie en couleur, tu n'as plus peur du vide. Ce vide c'est le silence, c'est la solitude.

0 : 14 : 28 - Julien Granel - - Ou alors pour moi le vide c'est aussi les moments d'égarement, c'est tous les moments où justement on peut perdre un peu confiance en soi, en ses rêves et de se dire que quand je regarde en arrière, j'étais juste un petit garçon né dans un petit village de 2000 habitants au milieu de la forêt, qui avait aucune raison de pouvoir se retrouver aujourd'hui à faire une tournée et vivre de la musique. Donc c'était déjà pour moi, même si c'est que le début de ma petite carrière, c'était vraiment pour moi déjà un grand écart tout ce qui vient de se passer. et pour moi le vide c'est ça, c'est tous les moments de doute, de se dire je suis peut-être pas au bon endroit ou je connais personne donc finalement je vais peut-être me noyer dans un vide et pas réussir à faire ce que j'aime et finalement ça a été le moment où la couleur et toute la créativité qu'elle m'a amené a pris le dessus dans ma vie je me suis dit bah voilà maintenant que je vois cette vue en couleur j'ai plus peur du vide et je demande juste à me noyer dans tous mes rêves d'enfant et d'aller chercher justement tout ce qui me rassurait dans l'enfance donc pour moi l'enfance c'était l'imagination infinie des enfants et quand on joue avec tout et rien c'était vraiment pour moi comme un refuge et je passe je crois maintenant ma vie à essayer de retrouver cette créativité juvénile qui est sans limite.

0 : 15 : 45 - Pascal - - La chanson, on parlait des chansons qui avaient un peu un pouvoir de super héros et moi évidemment et la chanson plus fort qui a rencontré un succès incroyable grâce aux messages positifs qu'elle renvoie cette chanson tu l'évoquais tout à l'heure enfin moi pour ma part c'est une chanson c'est un hymne à la joie que je l'écoutais des dizaines de fois le matin en allant travailler voilà qui mettait une patate d'enfer dans quel contexte tu l'as écrite cette chanson ?

0 : 16 : 9 - Julien Granel- - Déjà merci beaucoup, ça me touche, ça me fait très plaisir d'entendre ça. Plus Fort, c'est un morceau qui est spécial, j'ai un vrai attachement à ce morceau parce que c'était vraiment sur la fin de l'album, je devais rendre l'album pour qu'il sorte dans les temps et vraiment deux semaines avant de rendre l'album, j'ai fait une session dans un petit studio de 9 mètres carrés avec mon ami Oli de Big Flow Oli et il a écouté l'album, il l'a trouvé super et il m'a dit j'ai besoin d'avoir un morceau qui résume tout ce que je viens d'entendre Et il m'a dit, viens là on a une heure, après on doit bouger mais on essaie de faire de la musique ensemble, voir ce que ça donne. Et on était dans une bonne énergie et finalement ça a été un moment, ça a été l'heure la plus productive de ma vie puisque finalement on a écrit ce morceau en une heure, j'ai composé en une heure, je l'ai produit en une heure. Et en fait c'est ça qui en est sorti, on venait d'écouter un peu toutes les maquettes. Ce morceau pour nous c'était un peu comme une clé pour entrer dans l'album. Alors ce qui est marrant c'est qu'au final le destin nous a donné raison là-dessus parce que c'est finalement le morceau qui a conquis le plus de monde et qui a eu une destinée un peu folle. Mais voilà, ça part d'un moment de liberté totale, de joie avec Oli et après j'ai amené le morceau vraiment la semaine avant de rendre l'album au studio Motorbass à Paris et là j'ai tout réenregistré plus proprement mais tout est en organique, vrai batterie, vrai basse, vrai piano et finalement c'est un morceau assez simple Il y a moins de production que dans d'autres titres mais par contre il y a une vraie énergie. J'ai même appelé tous mes amis à enregistrer dessus. J'ai monté une chorale comme ça de last minute avec tous mes potes qui ne savent pas chanter mais c'est ça qui a donné la vie au morceau je crois.

0 : 17 : 51 - Pascal - - Est-ce que tu imaginais la portée que cette chanson pourrait avoir auprès de ton public ?

0 : 17 : 55 - Julien Granel - - Alors vraiment, à aucun moment je n'aurais imaginé la suite de l'histoire de ce morceau. Les gens se sont accaparés. Je parlais tout à l'heure des morceaux que j'aime voir vivre de même musicalement. Là, j'ai pu voir pour la première fois un morceau vivre de lui-même au-delà de la musique, faire sa vie, aller dans d'autres pays. C'est marrant parce qu'en ce moment, il est en train de faire beaucoup de streams aux Etats-Unis. J'ai vu plus de 80 000 streams cette semaine aux Etats-Unis. Ce qui, à l'échelle des Etats-Unis, n'est pas énorme par rapport au nombre d'habitants, mais qui quand même est assez fou pour un morceau en français. Et en fait, il y a plein de jeunes qui l'ont écouté dans des collèges, dans des lycées. Du coup, cette semaine, j'en sois plein de gens qui s'habillent comme moi dans le clip, qui se mettent les cheveux bleus, qui se mettent des moustaches, qui se déguisent en moi pour aller au collège. Et c'est hilarant, j'ai l'impression d'être dans un multiverse. C'est le morceau, il a été proposé dans un espèce de programme pour apprendre le français et en fait il a été écouté dans plus de 4000 écoles donc c'est devenu fou. Et du coup c'est quand même dingue, c'est là le pouvoir de la musique, c'est un morceau en français et il est en train de passer des frontières. et il s'arrête jamais de me surprendre donc j'ai déjà hâte de voir la suite.

0 : 19 : 7 - Pascal - - Tu viens aussi de sortir un nouveau titre, le morceau s'appelle Feel Good. Il est pour moi la suite logique finalement de cette chanson plus fort dans l'énergie qu'elle renvoie et la joie communicative qu'elle diffuse. Comment elle est née aussi cette chanson ?

0 : 19 : 19 - Julien Granel - - C'est marrant que tu dises ça parce que je disais pour expliquer le morceau à mes potes avant de le terminer, j'ai l'impression que c'est un peu un plus fort puissance 2. C'est à dire qu'il y a quelque chose d'encore plus direct, d'encore plus frontal, d'encore plus up-tempo. Feel Good, il est arrivé dans un moment où j'étais là en pleine tournée depuis des mois donc il y a un peu tout qui se mélange quand on a tourné, c'est un mix d'émotions assez incroyable à tourner, c'est un mélange de joie intense, de solitude parfois, de fatigue extrême mais d'adrénaline totale donc c'est un peu un chaud-froid permanent et je savais que j'allais m'envoler pour le Canada pour aller jouer pour la première fois à Montréal J'avais ma petite idée d'aller faire un petit tour à New York voir des amis à moi dont Chroméo avec qui j'ai bossé sur l'album et je me suis dit tiens j'ai envie d'aller à New York avec un nouveau morceau j'ai envie de vivre ça avec une nouvelle maquette et donc une semaine avant de partir j'ai fait ce morceau alors c'est encore été last minute parce que j'ai fait ce morceau en deux jours et alors même formule que sur plus fort j'étais dans la même énergie donc je me suis dit je vais me laisser embarquer par cette énergie j'ai appelé tous mes potes les voix qu'on entend dans le refrain c'est vraiment des potes à moi Et une partie du groupe Catastrophe que j'embrasse s'il va se faire là. Et en fait c'était un one shot, c'était vraiment un shot de vitamine D là ce morceau. Et il est couplé, il parle de choses aussi plus tristes, j'avais envie d'apporter aussi une émotion, que tout le monde puisse comprendre que c'est pas que le up et qu'il y a aussi du down. Et finalement, je crois que c'est le meilleur démarrage de morceau que j'ai jamais eu depuis le début. Ça c'est marrant, il est sorti d'une traite, il est totalement direct, sincère et j'adore du coup qu'il prenne bien.

0 : 21 : 8 -Pascal - - Donc le clip a été tourné dans les rues de New York, tu le disais. Que représente ce continent américain pour toi musicalement ?

0 : 21 : 15 -Julien Granel - - Pour moi musicalement, l'Amérique ça a toujours été une grosse inspiration. Je pense que ça s'entend sur pas mal de morceaux parce qu'il y a des manières de produire ou de composer des accords qui peuvent tendre vers des groupes un peu de funk américain que j'aime bien. Et c'est marrant justement, il y a dans les élèves qui m'envoient des messages là, qui ont écouté plus fort, il y en a plein, ils me disent « You're the most American of all the French singers ». Et je trouve ça assez drôle qu'ils perçoivent ça, parce que c'est un peu inconscient dans les accords, la production. Mais non, moi ça m'a toujours fait rêver. Sur cet album il y a notamment Chroméo, qui sont canadiens mais qui vivent à New York et qui ont leur studio à Los Angeles. Chroméo, moi j'étais au lycée, je les écoutais en boucle, je les regardais aller à Coachella 6 fois, je les regardais aller aux Grammy Awards, j'avais un truc spécial avec ce projet dont j'étais fan. et finalement le destin me les a envoyés puisqu'ils m'ont proposé de sortir un morceau sur leur label sorti nulle part donc bien sûr j'ai accepté et ensuite on a fait un morceau ensemble mais ça résume bien cet attrait que j'avais justement pour ce son là et puis voilà c'est c'est aussi un kiff d'aller à New York d'avoir l'impression d'être dans un film un peu ça fait du bien parfois et puis aussi de se rendre compte que à New York c'est quand ils viennent à Paris qu'ils ressentent ça ça fait du bien aussi de.

0 : 22 : 41 - Pascal - - Le ressentir Alors sur scène tu dépenses une énergie phénoménale ou est-ce que tu la puises cette énergie contagieuse ?

0 : 22 : 47 - Julien Granel - - Cette énergie moi-même j'ai du mal à comprendre d'où elle sort à chaque fois parce que je t'avoue qu'avec un rythme de tournée comme celui actuel je suis quand même à 3-4 dates par semaine avec des gros déplacements là carrément on a changé de pays chaque jour de la semaine donc c'est quand même assez intense mais je sais pas d'où ça sort mais dès que je suis sur scène j'ai une énergie qui me transcende et ça peut être dans une salle de 200 places comme dans une salle de 5000 places ça va être exactement la même énergie et les gens de toute manière qui m'ont vu justement dans les petites salles pourront l'attester je fais toujours le même live quoi que je donne la même énergie devant un zénith en première partie d'Angèle ou devant moi une date mois en tête d'affiche à La Cigale à Paris ou devant une petite salle de 200 places n'importe où je donne exactement la même énergie et je crois que c'est à travers les gens aussi que je la prends cette énergie et je pense que c'est un peu un ping-pong parce que les gens me disent nous on a de l'énergie parce que t'en as et c'est un peu un voilà un ping-pong finalement ouais.

0 : 23 : 45 - Pascal- - Exactement Quels seront tes projets après la tournée ?

0 : 23 : 48 - Julien Granel - - Alors il y a déjà des projets pendant la tournée vu que je me lance à produire des morceaux comme ça en deux jours et à partir sur un autre continent les cliver donc je me mets des petits délires comme ça parce que j'arrive pas vraiment à arrêter de produire donc je continue non-stop entre les dates donc en fait en vrai je suis déjà en train de produire la suite je sais pas encore sous quelle forme elle sera mais bien sûr pour moi la suite c'est d'aller au bout de cette tournée et d'assez vite revenir avec une nouvelle tournée finalement parce que sortir des nouvelles choses ça veut dire revenir sur scène mais mon but en tout cas premier c'est de de pousser encore plus loin l'expérience musicale parce que j'ai envie de faire un premier album ça apprend beaucoup de choses j'ai envie de prendre encore plus de liberté dans les productions de prendre des choix encore plus tranchés de m'amuser encore plus. Là je suis en train de faire évoluer le concert aussi à mesure de la tournée. C'est un live qui devient de plus en plus surprenant. J'ai des moments où je vais au milieu de la fosse faire des impros d'MPC au milieu des gens, sur des pads. J'essaie à mon humble mesure de redessiner un peu l'expérience d'un concert et d'y trouver quelque chose de surprenant comme ça déjà d'un je m'ennuie pas et de deux ça crée des souvenirs cool pour les gens.

0 : 25 : 2 -Pascal - - Alors au début de cet entretien on avait évoqué tes rêves d'enfant et maintenant pour conclure je voulais savoir quels sont tes rêves aujourd'hui et puis pour demain alors qu'ils soient à la fois personnels ou plus universels.

0 : 25 : 13 -Julien Granel - - Je crois que je regarde déjà avec beaucoup d'émerveillement tout ce qui est en train de se passer donc c'est une partie de mon rêve qui est en train de se réaliser mais forcément on est des humains donc on a toujours envie de plus mais je crois que au moins mon rêve c'est pas forcément envie de plus c'est de continuer en fait à m'amuser autant dans tout ce que je fais au quotidien j'ai la chance de faire ce métier où chaque journée est différente chaque journée de tournée est différente, chaque journée de studio est différente et c'est surtout un métier qui est plein de surprises demain il peut se passer un truc dingue qui redessine toute la suite ça peut être par rapport à un titre, par rapport à un clip, par rapport à une collaboration Donc j'ai envie de garder cet émerveillement, cet amusement et de m'épanouir encore plus artistiquement. Je sens que j'en ai encore sous le pied, vu que dans ma tête c'était vraiment qu'un premier album et que j'ai envie d'en faire encore plein. Donc je suis hyper content de ressentir toute cette créativité en moi. Donc mon rêve c'est qu'elle continue à être là et qu'elle ne me lâche jamais.

0 : 26 : 17 -Pascal- - Alors Julien merci, cette interview elle touche à sa fin. Merci beaucoup pour ta disponibilité pour ce podcast. Si vous voulez continuer de voir la vie en couleur dans cette période un peu troublée, allez vous plonger dans l'univers musical, coloré, joyeux et festif de Julien Granel. Son album Couleur est disponible sur toutes les plateformes. Et puis si vous vous sentez un peu fatigué en ce moment, un peu mélancolique, jetez-vous sur le titre Feel Good. Cette chanson a ce petit quelque chose en elle qui ressemble au bonheur. Enfin, Julien Granel prend toute sa place sur scène, on l'a évoqué au cours de cette interview, alors s'il passe près de chez vous, courez le voir sur scène, moi j'y serai en tout cas ce soir. Julien, merci beaucoup.

0 : 26 : 50 -Julien Granel - - Merci beaucoup, c'était un plaisir.

0 : 26 : 52 - Pascal - - Plaisir partagé, à bientôt. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à ajouter un commentaire, en parler autour de vous, à le partager. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, sur le compte dans mon micro, le podcast, pour ne rien manquer de l'actualité de ce podcast. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode avec l'autrice, compositrice et interprète Mademoiselle K. A bientôt dans mon micro, le podcast qui part en live !